» »La »La JSK ne sera pas un dévidoir d’argent ». J
PUBLIE PAR LE SOIR D’ALGERIE DU 10/01/2023
Dans le dossier de transfert du capital de la JSK à Mobilis tout le monde a parlé ou parle encore y compris l’actuelle direction des Canaris qui a eu le génie de transformer le fleuron du football national en gigantesque fiasco national.
Totalement isolé et délégitimé, le message de cette direction ne passe pas au sein de l’opinion publique en Kabylie ou ailleurs. Aux yeux des supporters, le seul bilan que pouvaient présenter Iarichene et consorts c’est celui d’avoir mis la JSK sur une trajectoire de relégable. Dans ce contexte trouble, pour les fans des Canaris, le principal acteur de cette opération de basculement d’actionnaire majoritaire, l’entreprise étatique de la téléphonie, Mobilis en l’occurrence, observe un silence complet et ce depuis plusieurs semaines. «Nous ne communiquons pas pour ne rien dire. Nous travaillons dans la discrétion, puis nous communiquons pour expliquer et convaincre», nous a confié une source très proche du dossier. En effet, dimanche après-midi, nous avons longtemps patienté dans le hall d’un building de l’entreprise à Bab Ezzouar avant d’arracher un bref entretien qui donne, néanmoins, un éclairage suffisant sur le dossier qui intéresse les fans de la JSK, en ébullition. Notre source est très documentée sur cette affaire.
Pas d’ambiguïtés sur le transfert de 80% du capital
A ceux qui mettent encore en doute la faisabilité de cette opération, notre source est catégorique. «Il n’y aucune ambiguïté dans notre démarche», dit-elle. Et de laisser entendre que l’opération sera effectivement formalisée d’ici début de la semaine prochaine, «le temps de clore des processus juridico-légaux d’abord au niveau de la JSK laquelle aurait remis, en retard, les bilans avalisés par le Commissaire aux comptes. Ensuite c’est au tour des instances internes de l’entreprise Mobilis (Conseil d’administration et Agex) de donner le quitus sur cet achat de 80% d’actions qui fera de cette entreprise l’actionnaire majoritaire de la SSPA/JSK», précise-t-on encore.
«La JSK ne descendra pas»
Lors de ce bref entretien, notre interlocuteur voulait transmettre un message de détermination et de sérénité. Pour lui, le premier chantier qui sera lancé dès la prise en main de l’équipe c’est le sauvetage de la JSK de la relégation. «La JSK ne descendra pas», confie notre interlocuteur. C’est dit avec conviction. Il est clair que Mobilis misera sur l’abnégation des joueurs pour éviter cette descente. «C’est humain. Un joueur qui n’est pas payé depuis des mois ne donnera pas le rendement attendu de lui. Dorénavant, ils seront payés chaque mois, comme nous les agents de la société. Seconde priorité, il y a les compétitions nationales notamment le Championnat et la Coupe d’Algérie. Par ailleurs, il y a la Coupe d’Afrique. Dans cette compétition continentale, la JSK représentera toute l’Algérie», explique-t-il par ailleurs. Les membres actuels de la direction de la JSK font-ils pression sur Mobilis pour garder leurs postes respectifs ? «Je peux vous assurer qu’aucun d’entre eux ne nous a appelé dans ce sens. Je peux vous assurer, par ailleurs, que les postes de responsabilité seront affectés selon les compétences et le charisme des postulants. En outre, nous sommes une grande entreprise qui a, en son sein, des compétences de haut niveau», assure notre source. Pour notre vis-à-vis, la JSK ne sera pas un dévidoir d’argent. Plusieurs paramètres ont, semble-t-il, présidé au choix souverain et interne de la JSK comme vitrine d’une grosse entreprise. «Nous rendrons la JSK rentable. La JSK sera la vitrine d’une entreprise géante qui génère entre 14 et 15% de croissance annuelle», note-t-il avec fierté.
Mais comment faire admettre un discours moderne de management et de rentabilité à des individus archaïques et populistes ? Puisque l’aspect économique est abordé, nous évoquons le nouveau stade de Tizi-Ouzou. La société Mobilis sera-t-elle intéressée par la gestion de cette arène ? «Un stade qui est géré par une Epic (entreprise publique industrielle et commerciale ndlr) devient un gouffre d’argent pour l’Etat, par contre un stade comme celui de Tizi-Ouzou avec toutes ses infrastructures entre les mains de bons managers et d’hommes qui prennent des décisions devient une affaire économique», pense le responsable de Mobilis.
En clair ce n’est pas un «non» catégorique. Mobilis sera-t-elle en gène par rapport à l’éthique étant donné qu’elle sponsorise la Ligue 1 algérienne et la Coupe d’Algérie alors qu’elle va entrer, par le biais de la JSK, en concurrence dans ces compétitions ? «Nous avons acheté un droit d’image. C’est tout simplement du marketing. Nous n’avons aucun moyen de nous immiscer dans la gestion de ces compétitions», tranche notre interlocuteur. En fait, il y a bien une grosse entreprise qui sponsorise deux clubs algériens, cela n’a pas soulevé des questions.
Abachi L.