Lors de la fameuse conférence de presse qu’il avait animée en juillet 2002 à l’Académie inter Armes de Cherchell, feu le général de Corps d’Armée, Mohamed Lamari , alors chef d’Etat major de l’ANP  disait ceci  ’’ Le terrorisme est vaincu, mais l’intégrisme est intact. Il fabrique encore des terroristes.’’  ’’Vous n’avez qu’à regarder la télévision, à écouter certains prêches et à voir le contenu des programmes de l’école.’’   ’’La lutte contre l’intégrisme est une lutte à caractère politique et économique. Elle n’a pas encore atteint ses objectifs.  Encore une fois, les services de sécurité ne sont pas les seuls concernés par la lutte contre l’intégrisme religieux.’’    L’Armée ’’a brisé les reins du terrorisme qui aspirait à la destruction du régime républicain et l’instauration d’un Etat théocratique ». Pourtant, « l’intégrisme est toujours là.’’. 19  ans et 9 mois après,  c’est-à-dire le 20 avril 2O23, le chef de l’Etat major de l’ANP, le général d’Armée, Said Chengriha  disait exactement la même chose.

L’ENGAGEMENT EST RENOUVELE PAR L’ARMEE.

Après avoir mis en exergue les efforts consentis par les hautes autorités du pays pour mettre le pays sur la trajectoire des reformes des changements et du progrès, le numéro un de l’ANP assènera ses vérités.  Ecoutons-le.  ’’ … ces vaines tentatives se sont manifestées dernièrement par le retour des activités de certains intégristes connus pour leur discours religieux extrémiste, qui rappelle les années 90 du dernier siècle.’’ Pour Chengriha le temps de la régression tirée vers le bas par les islamistes et révolu. Il dira à ce propos. ’’Ces extrémistes doivent savoir que leur temps est révolu et que les institutions de l’Etat ne permettront en aucun cas le retour de ces aventuriers qui ont failli mener le pays vers le précipice et causer l’effondrement de l’Etat National pour lequel des millions de Chouhada ont donné leurs vies.’’  ’’Ils doivent savoir aussi que le peuple algérien, qui a enduré les tourments du terrorisme barbare et a souffert des affres d’une cruauté aveugle, ne leur permettra jamais de le leurrer une nouvelle fois, car il est désormais conscient de leurs modes opératoires sournois, qui usent de l’attachement des Algériens à leur religion pour atteindre des objectifs politiciens douteux, qui s’inscrivent sans nul doute dans le cadre de projets destructeurs et d’agendas étrangers hostiles.’’ En fait le général d’Armée trace une feuille de route pour lutter contre l’intégrisme religieux.  ’’Le combat contre l’extrémisme, sous toutes ses formes, doit être mené à tous les niveaux, en impliquant l’ensemble des acteurs de la scène nationale. Un effort qui commence depuis la cellule élémentaire de la société, à savoir la famille, puis l’école qui est appelée à inculquer aux générations montantes une bonne éducation civique, basée sur l’ancrage des valeurs de la citoyenneté et l’enseignement des devoirs du citoyen envers son pays et sa société. Un citoyen apte à s’adapter et à relever les défis du vingt-et-unième siècle, un citoyen fier de son algérianisé.’’   ’’Nous sommes parfaitement conscients que ces activités menées désormais ouvertement, alors qu’elles se faisaient clandestinement et dans des espaces clos, ont été enclenchées sur instigation de cercles subversifs hostiles, qui nous ont habitués à ce genre de manœuvres à chaque fois que l’Algérie retrouve, en un temps réduit, son rôle pivot sur les scènes régionale et internationale.’’  ’’ Mais nous saurons, grâce à la conscience et l’unité de notre vaillant peuple et à son adhésion à son Armée et ses institutions, faire échouer ces desseins subversifs et aller de l’avant pour consolider la place de notre pays dans le concert des Nations.’’

QUE PENSENT LES PROGRESSISTES DU PAYS ?

L’objectif politique est tracé par l’Armée, le discours de son porte-parole est limpide, reste à dégager des pistes et tracer des angles de lutte contre l’hydre à 7 tètes qu’est l’intégrisme religieux. Premières actions à accomplir, éloigner certaines institutions, comme l’Ecole, l’université et les grandes médias publics ou privés du giron de l’islamisme. En fait c’est un long combat politique qui sera mené sur le terrain par des politiciens. Le gouvernement qu’on n’entend jamais disserter sur les question politiques du pays sera-t-il impliqué ? Et que pensent les progressistes du pays ?

Ahmed Hammimi

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