Petite révolution dans le secteur de la formation et l’enseignement professionnels de la wilaya de Boumerdès : on n’attend plus, dans des structures «bureaucratisées», que des jeunes viennent s’inscrire pour suivre une formation en vue d’acquérir un métier. On va sur le terrain pour communiquer avec eux, à l’aide d’un langage simple, afin de les convaincre de faire le premier pas dans le but de s’offrir une perspective professionnelle.
C’est par ailleurs une occasion pour sensibiliser leurs parents. Ainsi, ce seront des futures énergies positives qui seront captées. Pour ce faire, la directrice de la formation et de l’enseignement professionnels, Menzou Saliha, et son équipe composée de formateurs et de cadres du secteur ont sillonné, récemment, les 32 communes de la wilaya en caravanes de communication. De plus, cette direction ne laisse aucune activité publique officielle sans ériger son stand, même lors d’une exposition régionale sur le raisin. Mieux, cette direction est allée jusqu’à procéder aux inscriptions dans les lieux publics. Ces inscriptions restent ouvertes jusqu’au 9 octobre 2022.
L’expérience a été positive. 1 600 inscriptions en un temps record alors qu’habituellement, on mettait des mois pour récolter quelques centaines de candidatures à la formation. Il faut dire que Mme Menzou ne manque pas d’arguments. «Selon une enquête officielle et crédible, 70% de nos diplômés s’insèrent rapidement dans le marché du travail», clame-t-elle.
La directrice du secteur nous a affirmé que des universitaires se reconvertissent dans la formation professionnelle, notamment dans les filières porteuses. «En fait, ce travail de proximité est du marketing pour le moyen terme», estime Mme Menzou.

Un tissu de structures de formation important
Le secteur a, au départ de l’année 2022-2023, plus de 11 000 stagiaires qui suivent 4 types de formations. La formation résidentielle, la formation par apprentissage, la formation à distance et l’enseignement professionnel. Cette dernière filière est un mixage entre l’enseignement académique et la formation professionnelle traditionnelle. Mme Menzou et ses collaborateurs veulent inscrire 11 000 nouveaux stagiaires pour faire le plein. Ils ne manquent pas en effet de structures de formation.
La wilaya de Boumerdés dispose, en plus de 4 instituts, de 18 CFPA, 8 annexes de CFPA et 16 écoles privées de formation professionnelle agréées. Au niveau de l’encadrement pédagogique, selon la directrice de formation, sur les 1 114 agents et cadres qu’emploie la formation professionnelle, 529 (48%) d’entre eux sont des formateurs.

Prendre en charge les besoins d’agents de maîtrise des industries de la région
Tout le monde le sait, l’avenir économique de la région de Boumerdés repose sur l’agriculture, le tourisme (industriel), la pêche, les PMI et l’artisanat.
Pour devenir une force industrielle, ces filières ont besoin d’agents de maîtrise compétents.
L’encadrement est fourni par l’université. Le secteur de la formation a, en la matière, forcément un rôle essentiel à jouer.
Fort heureusement, l’État est intervenu pour investir dans cette formation intermédiaire.
Le dernier joyau offert au secteur de l’agriculture est un institut implanté aux Issers qui forme essentiellement en formation résidentielle en agriculture, en environnement et en agroalimentaire. Il y a, en plus, un CFPA à Bordj-Menaiel qui forme pour l’agriculture.
Pour le tourisme, l’INSFP (institut national spécialisé de formation professionnelle) d’El-Kerma forme depuis plusieurs années des agents de gestion du tourisme, dans l’hôtellerie, la cuisine…
Les résultats de l’offensive de Mme Menzou et ses collaborateurs ne seront visibles que dans quelques années, pour peu qu’on les laisse travailler avec leur méthode débureaucratisée.

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