Publié par Nawal Imès – Alger (Le Soir)
 Au-delà de l’urgence de répondre à un besoin pressant en gaz, l’Algérie et l’Union européenne se projettent dans l’avenir, avec en ligne de mire les énergies renouvelables, appelées à constituer pour les deux parties un véritable enjeu pour garantir un approvisionnement régulier mais également diversifier les sources d’énergie. Dans le cadre du programme national des énergies renouvelables, l’ouverture des plis pour la phase I du projet de 1 000 mégawatts est prévue pour bientôt. Hissées au rang de domaine prioritaire du partenariat Algérie-Union européenne, les énergies renouvelables constituent pour les deux parties un véritable enjeu dans un contexte de tensions au niveau mondial. Les deux parties partagent des intérêts communs puisque, d’un côté, l’Algérie ambitionne de réaliser sa transition énergétique et que d’un autre les besoins de l’UE sont immenses avec l’objectif d’atteindre en 2030 un taux de 45% de la consommation électrique issue du renouvelable. Avec pas moins de 3 000 heures d’ensoleillement par an, le potentiel de l’Algérie n’est plus à démontrer. Tous les participants au Forum Algérie-UE sur l’énergie s’accordent à le dire : l’Algérie peut jouer un rôle pivot et devenir leader dans le solaire. Concrètement, le programme national des énergies renouvelables suit son bonhomme de chemin. Le directeur général de Shaems SPA, créé pour mener à bien ce programme, a affirmé hier mercredi que l’ouverture des plis pour la phase I du projet Solar 1 000 MW se fera «bientôt». Smail Mougari a expliqué que le projet permettra la production de 2 600 GWH par an en énergie électrique d’origine renouvelable avec 600 millions de m3 par an de gain en gaz naturel, 1,1 million de tonnes de CO2 évitées et pas moins de 5 000 emplois directs créés. Avant lui, le directeur de la prospective au niveau de Sonelgaz avait rappelé la mise en place du premier projet d’énergie solaire qui remonte à 2014 avec la signature du premier contrat de réalisation de centrales solaires et un projet de 400 MW. En 2015, quatre centrales photovoltaïques avaient été mises en service avant que le projet ne soit finalisé en 2017 permettant la production de plus de 3 700 GWH, l’épargne de 1 300 millions de m3 de gaz naturel et de 36 000 tonnes de gasoil, en plus de la réduction significative d’émission de gaz à effet de serre et la création de plus de 3 400 emplois directs et indirects. Des projets appelés à se multiplier dans le cadre du programme national en raison des besoins croissants des deux côtés de la Méditerranée qui nécessitent aujourd’hui la mise en place d’un véritable partenariat gagnant-gagnant permettant l’Algérie de bénéficier d’un transfert de technologies et de savoir, de créer de l’emploi et de diversifier ses sources d’énergies mais également à son partenaire européen d’être rassuré quant aux capacités d’approvisionnement en énergie. Aux différents intervenants dans la chaîne du solaire, le message se veut rassurant à travers non seulement un potentiel avéré, mais également un cadre juridique attractif et de vraies opportunités avec un programme appelé à mobiliser pas moins de 50 milliards de dollars à l’horizon 2035 et qui nécessitera la mobilisation d’une panoplie de sources de financement en local et à l’international. L’appel est ainsi lancé aux opérateurs européens.

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